Le cache-cache, jeu magique

Le jeu de cache-cache permet à l'enfant de maîtriser à volonté ses objets familiers, mais aussi de jouer avec ses émotions et son imaginaire. Fascinant, pour un petit qui découvre le monde!

 

Un peu de magie

Tout petit, le bébé fonctionne avec l’idée d’une pensée magique. Elle domine tout et permet de tout transformer à volonté. Exemple : un bébé fixe son hochet. Sa maman, attentive, suit son regard. Elle prend le hochet et le lui tend. Pour le bébé, il a suffi de regarder le hochet pour qu’il vienne à lui. Il se croit magicien ! Il pense aussi que sa maman magicienne retrou-vera toujours son doudou. Des parents ne font-ils pas 300 km pour récupérer une peluche ?

Le jeu de cache-cache permet de jouer avec l’imaginaire. Caché dans le placard, un enfant nous écoute demander : « C’est l’éléphant qui est dans le placard ? » Eh non !

C’est aussi une bonne façon de découvrir le monde. Dans un jardin, les enfants vont toujours se cacher dans les endroits interdits. Poussant peu à peu les limites, ils s’autorisent à dépasser leur peur, tout en sachant qu’on les cherche.

Apprendre la distance

Quand on joue à cache-cache, on joue à mourir. On disparaît (hop, on n’existe plus !) et on réapparaît. Le jeu met à distance quelque chose qui est de l’ordre du non représentable : la disparition définitive. Pour un bébé, cela peut être la perte du sein, du doudou… Il n’y a rien de tel que le cache-cache pour s’amuser à jouer avec les chagrins et les émotions éprouvés alors.

 

C’est drôle comme les doudous se perdent souvent ! Dans nos vies trépidantes d’adultes, l’enfant a du mal à intégrer la gestion du temps. Il est amené soudainement à passer d’une activité à l’autre, d’un espace à l’autre. La représentation du monde, qui correspondait à l’espace dans lequel il jouait, bascule brutalement. Le doudou, garant d’une permanence, est un des moyens de le rassurer. C’est aussi pourquoi, paradoxalement, les enfants jouent autant à le perdre et à le retrouver.

 

 

Le 26 janvier 2009 Maurice Titran et Marie-Hélène Gros