Comment l’aider à réviser la philo pour le bac ?

Intimidante et hermétique la philo ? Pour vous convaincre du contraire L’Encyclo de la philo, d’André Guigot, aborde avec humour, de manière accessible et vivante, toutes les notions du programme de terminale. Extrait.

 

“La philosophie peut nous rendre plus attentifs à l’essentiel…”

« Le temps qui passe, ce sont nos pensées qui changent. Doucement. La philosophie peut nous rendre plus attentifs à l'essentiel, quand elle remplit son rôle, quand elle ne sert pas à faire le beau. La joie et la profondeur sont des preuves d'existence philosophique. Car une pensée qui ne s'incarne pas dans des problèmes effectivement vécus et dépassés dans une vérité neuve est une singerie. Les vrais singes n'ont pas besoin des hommes pour les imiter, il suffit que les humains s'imitent entre eux, ce qu'ils font d'ailleurs très bien, dans des modes, des attitudes convenues.

“Des mémoires de faux singes”

Toutes les “vérités” qui ne sont entendues que par la reconnaissance de celui qui les énonce sont des mémoires de faux singes. Entre branchés, par exemple, on se comprend à demi-mot, on se fabrique des essences, des identités fantastiques, et on peut tranquillement ricaner des autres, les “non-branchés” rebaptisés “ringards”. Bouh ! Tu as vu ce qu'il aime ! Rebouh ! T'as entendu qui elle cite ? Et comment elle s'habille ? Ses diplômes, déjà ? Ah, ben, oui, je comprends… Humour terrifiant, lourd, méchant et lâche comme un rire collabo, que les moqueries à l'égard des “beaufs”, insulte envers les pauvres (d'esprit, d'argent) qui ne dit pas son nom.

“Construire de quoi aimer vivre…”

La philosophie doit faire voir ce que la société fait sans le dire, comme le “conso-racisme”, elle peut comme un magicien faire surgir des miroirs afin que l'idiotie devienne vraiment drôle, et un jour peut-être, inoffensive. Le quotidien est matraqué d'impératifs : voilà comment il faudrait jouer, aimer, acheter, lire, voyager, manger, rêver, même. Notre petite Encyclo imagine de quoi sourire de la complaisance, de l'ordre absurde, injuste, face auquel je ne vois que l'exigence de polir des miroirs et de se perdre en forêt pour mieux se retrouver.

“Etre passionné par ce qui réconcilie”

Il y a donc une troisième voie. Être ni ringard ni singe, mais vraiment passionné par ce qui réconcilie, ce qui fait retrouver de quoi être bien sur un banc, au milieu d'une classe, d'un bureau, dans une assemblée, mais sans jamais rien lâcher d'une exigence, la seule qui donne à ce bonheur particulier une valeur philosophique : construire de quoi aimer vivre. […] »

 

Le 15 juin 2009 André Guigot