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Scolarité

Scolarisation des enfants handicapés : encore un effort à faire !

Si pour certains enfants handicapés la scolarisation en milieu ordinaire fonctionne bien, d’autres n’arrivent pas encore à y avoir accès. Il est urgent de trouver des solutions ! Entretien avec Marie-Christine Philbert-Parent, présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap.

 

Quelles difficultés les parents d’enfants en situation de handicap rencontrent-ils ?

Malheureusement pour eux, et cette année encore, en 2010, le parcours du combattant recommence à chaque rentrée. Rien n'est jamais acquis. Malgré la loi du 11 février 2005, qui précise que la scolarisation doit se faire en priorité en milieu scolaire ordinaire, les parents doivent faire la preuve que leur enfant peut aller à l’école et démontrer que c’est à l’école de s’adapter.

Il arrive même qu'en cours d'année, la scolarisation d'un enfant handicapé soit remise en question et interrompue (absence de l'AVS [auxiliaires de vie scolaire], enseignant en congé maladie…).

D'autre part, les scolarisations à temps partiel sont encore trop nombreuses. Trop d'enfants ne sont acceptés que le matin, voire deux demi-journées par semaine, ou même “tant qu'il n'y a pas de problèmes” !

Bien évidemment, certains enfants ont absolument besoin de soins ou de rééducation assumés par des services en dehors de l'école. Il s'agit alors d'une scolarisation mixte ou partagée. Mais en maternelle, essentiellement, la scolarisation à temps partiel est un vrai problème. Elle conduit souvent les enfants à “végéter” à la maison, sous la responsabilité de parents désemparés et submergés.

Pourtant, les chiffres officiels sur la scolarisation des enfants handicapés sont assez encourageants…

Oui, c'est vrai… du point de vue quantitatif. Mais une analyse qualitative montrerait que nous sommes loin du compte : absence de formation ou même de préparation des enseignants ; temps partiels ; pas de lien entre l'école et les services et les établissements médico-sociaux faute de moyens de concertation ; turnover important des AVS, en nombre insuffisant et sans formation qui leur permettrait d'avoir les compétences indispensables pour s'occuper des enfants…

Que faudrait-il, à votre avis, pour que l’enfant handicapé soit bien scolarisé ?

La loi de 2005 a introduit le principe de Projet personnalisé de scolarisation (PPS). C'est un outil au service du parcours de formation. Il doit analyser les besoins de l'enfant, prévoir les aménagements de la scolarité, les organiser et les mettre en œuvre. Les équipes (scolaires et de la Maison départementale des personnes handicapées [MDPH]) ont encore du mal à entrer dans ce processus.

Trop souvent cela se résume à une évaluation de l'élève et à une décision d'orientation ou d'attribution d'un AVS, sans d'ailleurs prévoir les objectifs et l'évaluation de ces décisions…

Une autre condition pour que l'enfant handicapé soit scolarisé dans de bonnes conditions est la formation et l'information des maîtres. La question importante est : de quoi l'école et les enseignants ont-ils besoin pour accueillir cet élève présentant un handicap ?

Il est indispensable de préparer la venue de l'enfant le plus en amont possible. C'est un travail minutieux de préparation et d'anticipation pour que, dès le jour de la rentrée, l'enfant puisse être un élève à part entière ! Le mieux est que la totalité des acteurs (dont les parents) se réunissent pour que chacun exprime ses inquiétudes et que, tous ensemble, ils imaginent les adaptations nécessaires.

C'est une manière de ménager, de rassurer et d'accompagner à la fois les parents et les enseignants, en identifiant les difficultés, les réticences, puis en cherchant des solutions ensemble. La présence et le travail de l'enseignant référent est à ce titre essentiel. Mais il faut reconnaître que la question des moyens humains mis en œuvre est hélas aujourd'hui toujours d'actualité !

 

Le 1 janvier 2009 Sophie Furlaud et Marie-Christine Philbert-Parent, pour Pomme d'Api

A propos de Marie-Christine Philbert-Parent

Marie-Christine Philbert-Parent est présidente de la Fnaseph (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap).


Les principaux objectifs de La Fnaseph, qui regroupe de grandes associations nationales et des collectifs associatifs départementaux, sont le développement de l'accompagnement des jeunes en situation de handicap et l'aide à la scolarisation.

 

Sites pour s’informer sur la scolarisation des élèves handicapés

 

Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH)

 

Dossiers éducatifs” consacrés à La scolarisation des élèves handicapés sur le site education.gouv.fr

 

Loi du 11 février 2005 “pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées”.

En savoir plus sur le Projet personnalisé de scolarisation

Le Projet personnalisé de scolarisation (PPS) définit les modalités de déroulement de la scolarité de l'élève handicapé en précisant :


• la qualité et la nature des accompagnements nécessaires, notamment thérapeutiques ou rééducatifs ;
• le recours à un auxiliaire de vie scolaire ;
• le recours à un matériel pédagogique adapté.

Le PPS assure la cohérence d'ensemble du parcours scolaire de l'élève handicapé. C'est sur la base de ce projet que la commission des droits et de l'autonomie (CDA) prend les décisions d'orientation.

 

Retrouver l'intégralité de ce texte extrait des “Dossiers éducatifs” consacrés à La scolarisation des élèves handicapés sur le site education.gouv.fr

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