Scolarité

Collège : pourquoi inscrire son enfant en grec ou en latin ?

Les langues anciennes proposées aux collégiens à la fin de la sixième sont facultatives. Mais, une fois choisies, elles demandent un travail personnel régulier qui permettra aux élèves d’enrichir leur culture littéraire et historique. Ce qu’il faut savoir avant de se décider.

Une étude approfondie du monde antique

En latin et en grec, les élèves s'initient à des cultures qui sont au fondement de l'Europe actuelle. C'est cette perspective qui guide leur enseignement, du collège au bac. Il s'agit de connaître le monde antique pour “mieux comprendre la langue française” ou “apprendre à se situer dans l'histoire”, selon les programmes du collège.

Durant les cours, les élèves doivent assimiler du vocabulaire et des règles de grammaire. Mais il n'est pas question de parler ces langues anciennes. Le but est de permettre l'accès à des textes historiques ou littéraires majeurs.

L'enseignement du grec et du latin va de pair avec l'étude de la mythologie, de la vie dans les cités grecques, de l'histoire de l'empire romain, ou encore de l'art antique. Les élèves ont ainsi tout le loisir de poser des questions et d'approfondir leurs connaissances de l'Antiquité rapidement abordée en histoire.

Une leçon de tolérance… avec Ovide

“En étudiant ce que les gens pensaient il y a deux mille ans, les élèves réalisent qu'ils sont à la fois très différents, mais aussi très proches d'eux. L'Art d'aimer d'Ovide, par exemple, qui raconte comment draguer une fille dans un stade, les amuse beaucoup. Prendre conscience de ces écarts et ces ressemblances au fil du temps, c'est une vraie leçon de tolérance”, remarque Nadia Pla, professeur de lettres classiques.

Des cours plus ludiques, mais qui exigent un vrai travail

En tant que parents, vous vous souvenez de déclinaisons à réciter ou de traductions fastidieuses ? Oubliez cette image poussiéreuse du grec et du latin ! Aujourd'hui, les professeurs n'hésitent plus à donner une touche ludique à leurs cours, en faisant référence aux formules magiques d'Harry Potter, en organisant des jeux de rôle ou encore en s'appuyant sur les nouvelles technologies !

Pour autant, chacun doit bien peser ses motivations. Au-delà du voyage de fin d'année à Rome ou du côté exotique de l'alphabet grec qui tentent votre enfant, il ne faut pas négliger le travail requis : une langue ancienne reste une matière à part entière, avec deux à trois heures de cours par semaine, et des devoirs à faire.

“Après l'enthousiasme de la cinquième, les élèves ont tendance à baisser les bras en quatrième. Mais dès la troisième, ils se rendent compte qu'ils sont capables de traduire des textes, grâce à toutes les connaissances acquises”, constate Nadia Pla.

Une aide à long terme en français

“En latin, si on n'analyse pas la fonction des mots, on ne peut pas comprendre le sens de la phrase, poursuit Nadia Pla. Voilà qui aide les élèves en grammaire. Cependant, si les parents s'attendent à des progrès immédiats en orthographe, ou à un changement net de la moyenne de leur enfant en français, ils seront déçus : cela se joue sur le long terme.”

Le 1 juin 2012 Aurélie Djavadi

Latin-grec : des choix d’orientation ?

Il existe une spécialité “langues anciennes” pour les élèves qui choisissent la série littéraire. Si le latin et le grec constituent des avantages pour qui souhaite suivre des études de lettres ou d'histoire, ils ne sont pas obligatoires en série L. En lettres, les étudiants ont d'ailleurs la possibilité de commencer le latin ou le grec en fac dans des cours pour les “grands débutants”. Leur étude au lycée procure de l'avance, mais ne bloque en aucun cas une inscription dans ce type de filière.

Les scientifiques représentent une part non négligeable des candidats latinistes au bac et, comme le note Catherine Sorin, professeur de lettres classiques, “ils réussissent très bien dans ces disciplines”. L'apprentissage d'une langue ancienne leur servira d'ailleurs pour des cursus de sciences de la vie ou de pharmacie, par exemple.