Mon enfant a menti, comment réagir ?

Comment réagir face à un enfant qui ment ? Comment parler du mensonge avec lui et aborder des questions “morales” : ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, l’honnêteté, la confiance… ? Explications et conseils de la psychologue Geneviève Henry.

 

Aider l’enfant à distinguer ses désirs de la réalité

La première réaction des adultes, face au mensonge d’un enfant, est souvent un jugement moral : “Ce n’est pas bien, il ne faut pas.” “C’est important de tenir ce discours, commente Geneviève Henry. L’adulte est là pour aider l’enfant à s’inscrire dans le réel, en distinguant ses désirs de la réalité. Il peut l’inviter à ‘être honnête’, c’est-à-dire apprendre à faire avec la réalité, même quand elle ne lui plaît pas.”

Un mensonge en entraîne un autre. Un enfant le comprend vite. Choisir d’avouer tout de suite, et surtout, réfléchir à une autre solution que le mensonge pour arriver à dire les choses, peut éviter bien des problèmes. Un enfant peut l’entendre.

Expliquer les conséquences du mensonge

On ne sort jamais grandi d’un mensonge. Mais il faut expliquer aussi aux enfants que les mensonges détériorent la qualité des relations entre amis, ou entre parents et enfants. “Les enfants ne pensent pas aux conséquences de leurs mensonges, souligne Geneviève Henry. Du coup, ils ne pensent pas que c’est grave de mentir. Il faut leur apprendre à penser à après.”

Pour permettre à un enfant de mieux comprendre la réaction des autres, on peut l’inviter à réfléchir dans l’autre sens : a-t-il déjà éprouvé ce sentiment de “trahison”, en découvrant qu’un ami lui avait menti ? A nous de lui expliquer qu’en mentant à ses copains, il risque de perdre leur confiance et leur amitié. Car l’un va avec l’autre.

Dédramatiser

Attention de ne pas dramatiser toutes les situations ! Il y a des petits mensonges, pas très graves, qui ne mettent personne en péril. C’est toute la différence entre embellir la réalité de temps en temps, et transformer carrément le réel. N’est-on pas tous amenés à mentir, petits et grands, parfois pour se protéger, pour éviter des petites choses dérangeantes du quotidien, ou par diplomatie, pour ne pas faire de peine aux autres ?

“C’est important quoi qu’il arrive, souligne Geneviève Henry, de ne pas stigmatiser l’enfant : il a menti, cela ne fait pas de lui un ‘menteur‘. On peut lui expliquer que l’on est déçu par son mensonge. Cela ne nous empêche pas de continuer à vouloir lui faire confiance.”

 

Le 31 mai 2010 Sophie Coucharrière

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