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En famille

Piercings, tatouages, scarifications : quand s'alerter ?

Vous étiez d’accord pour un piercing ou un tatouage… discret. Mais que faire si votre ado les multiplie et éprouve le besoin d’en rajouter sans cesse ? Comment réagir, très vite, si vous apercevez des scarifications sur son corps ? Les conseils de Marion Haza, psychologue.

 

Attention à la multiplication des tatouages ou des piercings

Pas de quoi s'inquiéter de la pose d'un piercing au nombril ou d'un tatouage discret en forme de papillon au creux de la cheville. Mais si un adolescent multiplie les piercings ou recouvre sa peau de nouveaux tatouages, il faut intervenir. “Si l'adolescent entre dans un processus sans fin de multiplication de ces attributs, avec le besoin d'en rajouter sans cesse pour s'affirmer, il faut s'en préoccuper, confirme Marion Haza.

On peut alors parler d'attaque corporelle, de violence contre soi, comme dans le cas des scarifications. C'est le signe d'un mal-être, d'une souffrance : difficulté identitaire, difficulté de relation aux autres, état dépressif….” Ce comportement s'accompagne parallèlement chez l'adolescent d'autres conduites de recherche des limites, dans l'alcool, les drogues… 

Il ne s'agit pas de s'affoler au troisième piercing ! “Une jeune fille de 20 ans qui s'est fait faire quatre tatouages parce que, esthétiquement, elle trouve cela beau, ce n'est pas inquiétant, commente Marion Haza. Il faut surveiller les dérives, l'usage qui est fait de ces pratiques, c'est tout.

Des scarifications cachées par les adolescents

Les adolescents qui ont recours aux scarifications se cachent. Les jeunes filles portent des manches longues en plein été, ou des étages entiers de bracelets qu'elles n'enlèvent jamais. “Ils ne sont absolument pas dans la provocation, souligne Marion Haza.

C'est pourquoi, cela ne sert à rien de les punir. C'est très différent du fait d'enfreindre l'interdiction de fumer par exemple.” Apercevoir ces blessures, pour des parents, peut être extrêmement choquant, d'une violence douloureuse.

Des blessures à prendre absolument en compte

“Pourtant, si l'adolescent les laisse entrevoir, il ne faut surtout pas les ignorer, préconise Marion Haza. Il faut surmonter sa douleur, pouvoir lui dire son inquiétude : ‘Je vois que tu vas mal, qu'il y a un problème, je suis inquiet pour toi.’ Et l'orienter vers un professionnel (un médecin, un psychologue) pour lui venir en aide.”

Ces blessures ne sont jamais montrées par hasard. C'est toujours un appel au secours. Elles peuvent être discrètement dévoilées à un adulte proche en qui l'adolescent a confiance, une prof de danse, une marraine, une tante. L'adulte doit réagir. “La scarification n'est pas un acte anodin, ce n'est pas non plus un phénomène de mode. Elle cache une souffrance singulière à laquelle il faut venir en aide.” 

 

Le 10 juin 2011 Sophie Coucharrière
Photo : rgbwede-Thinkstock

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