Education des enfants : comment leur transmettre le goût de la poésie ?

Si beaucoup d’enfants découvrent la poésie à l’école, rien ne vaut une lecture en famille, sans obligation, pour y prendre goût. Les conseils de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes.

 

Eviter de confondre exercice scolaire et poésie

Photos en noir et blanc, pages quadrillées telles des cahiers d'élèves… : certains éditeurs jouent la carte de la nostalgie en proposant les “récitations” les plus fameuses du primaire.

L'école donne en effet l'occasion à chaque génération de se constituer un répertoire, où l'on retrouve quelques incontournables : L'Albatros de Baudelaire, Pour faire le portrait d'un oiseau de Prévert, Chanson d'automne de Verlaine…

S'il peut être émouvant pour un parent de partager avec ses enfants les poèmes appris lorsqu'il était écolier, mieux vaut ne pas confondre exercice scolaire et poésie. Une approche ludique, quand on espère leur faire apprécier rondeaux, sonnets et ballades, est préfèrable.

Sortir du cadre de la récitation

Pour aider les plus jeunes à prendre goût à la poésie, la recette n'est pas très compliquée. Il suffit de leur lire des poèmes, tout comme on leur a raconté auparavant des historiettes et des contes. “On peut instaurer ce rituel chaque soir, à partir de trois ans”, propose Jean-Pierre Siméon, directeur du Printemps des Poètes.

Mettez de côté les commentaires sur les auteurs, les genres ou les contextes : “Il s'agit de leur faire entendre des poèmes, comme des cadeaux. Le parent ne doit pas se faire enseignant. C'est cette rencontre en famille qui donnera du sens au travail effectué à l'école.”

Piocher dans la poésie contemporaine

Mais quels textes choisir ? Jean-Pierre Siméon recommande de mêler classiques et créations récentes, en prenant le contemporain pour point de départ.

C'est le chemin qu'a suivi Anne, 12 ans. Si elle lit surtout des romans, comme la plupart des ados de son âge, voilà deux ou trois ans que la poésie s'est glissée dans ses lectures personnelles. Le déclic est venu avec un ouvrage de Bernard Friot, auteur des célèbres Histoires pressées, mais aussi de recueils de poésie, comme A mots croisés, Un truc sur un machin ou Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

“Ma mère m'avait offert un livre avec des poèmes un peu originaux”, se souvient Anne. Ce qui lui plaît ? Les jeux de mots et les images inattendues de ces textes brefs, mais aussi la liberté qu'offre ce genre de lecture : “Ça ne se lit pas comme un roman, je commence en général par les poèmes que je préfère.”

Créer sa propre anthologie

Si les anthologies sont de bonnes portes d'entrée en poésie, on peut ensuite affiner les choix. “Si l'enfant a aimé deux ou trois poèmes du même auteur, pourquoi ne pas lui en offrir un recueil, ou aussi les recopier et les afficher ?”, suggère Jean-Pierre Siméon. Ainsi le Printemps des Poètes se poursuivrait toute l'année…

 

Le 31 janvier 2012 Aurélie Djavadi

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