Lycéens, une génération surbookée !

Téléphone, textos, MSN, mails… Le contact ne doit jamais s'interrompre pour ces lycéens nouvelle génération ! Et pour avoir l'impression de ne rien rater, ils surchargent leur planning…

 

Joignable 24h/24h

Il peut vibrer en cours, sonner le soir. Le portable d'Igal, est toujours allumé. “L'intérêt d'avoir un portable, c'est quand même d'être joignable tout le temps”, plaide-t-il. Une disponibilité permanente qui l'astreint à un zapping permanent. “Dès que je sors de classe, j'écoute mon répondeur, j'envoie un SMS. Pareil en rentrant du lycée. Je vérifie tout de suite ma messagerie sur Internet.” Pas question de louper un rendez-vous avec les amis, une séance au ciné, ni de passer à côté d'une information !

Attention au télescopage !

“Jongler entre les occupations, c'est une manière de répondre à la multiplicité des sollicitations extérieures, tout en ayant conscience que les journées ne sont pas extensibles”, précise Dominique Pasquier, directrice de recherche au CNRS sur les pratiques culturelles des jeunes. Et quand on n'arrive pas à tout concilier, difficile d'empêcher les télescopages. En France, 71 % des 16-19 ans déclarent être en contact avec plusieurs médias en même temps, 40 % des 15-19 ans écoutent la radio et 18 % regardent la télévision pendant leurs devoirs. Pour certains, c'est une façon de diluer un peu de plaisir dans une semaine “blindée” de travail.

Dormir ? On verra plus tard !

Autre technique pour ne pas faire de concessions et ne renoncer à rien : allonger ses journées. Selon une étude de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (2005), les 15-19 ans dorment sept heures quarante-cinq en moyenne par nuit, soit deux heures quinze de moins que les jeunes du même âge en 1970. Ils sont 70 % à accumuler un déficit de sommeil en semaine qu'ils ne comblent que le week-end.

Distractions non-stop

Pour Dominique Pasquier, rien, sur un ordinateur, ne permet de maîtriser le chrono. “Les médias audiovisuels traditionnels avaient le mérite de bien scander le temps. A la télévision, par exemple, les émissions arrivent à des heures récurrentes. Sur Internet, cette temporalité éclate complètement du fait que tout est accessible 24h/24h : MSN, les jeux en ligne, les séries par saisons entières, etc.” Heureusement, toutes les études montrent qu'il n'y a aucune incidence sur les résultats scolaires chez les jeunes qui passent une heure par jour devant leur écran. “En revanche, il y a clairement un décrochage à partir de deux heures par jour”, conclut la sociologue.

 

Le 28 septembre 2008 Jean-Baptiste François - Pour le magazine Phosphore

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