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En famille

Des différences innées… et acquises

Goûts, caractère, aptitudes… Pourquoi tout est parfois différent, d’un enfant à l’autre, alors que nous pensons les éduquer de la même manière ? Comment faire face aux besoins et aux envies de chacun pour assurer leur épanouissement, sans nuire à l’unité familiale ? Les réponses de Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre.

 

Des différences innées

  • Les différences physiques s’expliquent par la distribution aléatoire des gènes paternels et maternels au moment de la conception, faisant de chaque enfant un être unique. Nous nous interrogeons davantage quand il s’agit de comportement. L’un est un dormeur, l’autre non… L’un a besoin d’être au grand air, le second aime rester dans sa chambre… Comment l’expliquer ? Quelle est la part de l’inné et ce qui relève plutôt de l’éducation, du contexte familial ?

  • «Même les variations psychologiques peuvent avoir des fondements génétiques et biologiques, explique le Dr Ben Soussan. A l’origine de ce qui était considéré comme le caractère, les scientifiques reconnaissent aujourd’hui le rôle du développement neurosensoriel, de la croissance et de la multiplication cellulaire, de certaines hormones (thyroxine, hormones sexuelles), qui peuvent jouer sur le comportement des enfants. Par exemple, il n’y a pas deux frères ou sœurs qui mangent, sentent et goûtent de la même manière. Ils ne peuvent donc avoir le même comportement alimentaire.»

La juste attitude
  • L'idéal est de repérer ce qui relève des besoins propres de chacun avant de conclure qu’un enfant est difficile ou facile. L’idée n’est pas de faire du cas par cas pour tout au quotidien. Ce serait ingérable et ne permettrait pas aux tout-petits de s’adapter à leur environnement. Mais il est possible d'ajuster leurs rythmes d’évolution. Pour l’alimentation, par exemple, en jouant sur les proportions. Chacun mange de tout mais pas autant. Pour le sommeil, il conviendra de la même façon de définir un cadre général, en l’adaptant au rythme de chacun.

L’influence de l’entourage

  • Si des différences innées – capacités verbales, niveaux d’activité, de l’inhibition, de l’agressivité, de la sociabilité…– influencent donc un peu le comportement des frères et sœurs, elles ne déterminent rien par elles-mêmes. C’est principalement notre attitude, à nous parents, et le cadre de vie qui induisent les différents développements.

  • «Nous n’agissons pas de la même manière avec l’aîné ou le petit dernier, s’ils sont du même sexe que nous ou pas, et selon le rang que nous avions nous-mêmes dans la fratrie étant enfant. Inconsciemment, nous nous montrons plus ou moins protecteurs, exigeants, complices, joueurs… Et si notre situation sociale et professionnelle a évolué entre l’arrivée du premier et la naissance des autres enfants, nous ne sommes pas non plus tout à fait la même personne, ni le même parent», explique Patrick Ben Soussan.
  • Nous avons plus ou moins d’assurance, de stress, de fatigue… et nos enfants s’adaptent en conséquence. Ils se montrent alors diversement pressés de faire des acquisitions, d’être indépendants ou non, investis ou non à la maternelle… D’après l’expert, «ce qui compte au final, c’est surtout l’attention bienveillante et la disponibilité parentales, le regard qui est porté sur eux et toutes leurs interactions avec l’entourage.»

La juste attitude
  • Commencer par prendre conscience de nos propres particularités et de nos attentes différentes à l’égard de nos enfants et ajuster notre attitude en fonction des besoins propres à chacun. Si l’un de nos enfants montre des difficultés à se socialiser, qu’il est très anxieux, paniqué à l’idée de déplaire, c’est peut-être qu’il a d’autres besoins à exprimer. Si nos enfants sont pleins d’énergie, moteurs dans leurs activités, bien avec les copains de leur âge, peut-être durs par moments mais pas durablement… il est raisonnable de penser que chacun d’eux trouve son compte dans le cadre familial. 

 

  • Au besoin, pourquoi ne pas se faire aider en discutant avec les puéricultrices de la crèche, avec la maîtresse à l’école, une amie de la famille… Ces personnes extérieures peuvent voir chez nos enfants des éléments qui nous échappent et nous renseignent, du coup, sur notre attitude à leur égard.

 

 

Le 16 janvier 2014
Sophie Viguier-Vinson
© Enfant Magazine
Photo : matthewennisphotography

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