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Adolescents

Alcool, quelle attitude adopter avec son ado ?

Selon la dernière étude de l’Institut de veille sanitaire, l’alcool est la substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence. Quel discours tenir à son ado pour l’informer, et le dissuader de boire de l’alcool avec excès ? La pédopsychiatre Marie Rose Moro, qui dirige la Maison des ados à Paris, nous livre des pistes.

 

 

  • «1 collégien français sur 6 et 3 lycéens sur 5 reconnaissent avoir déjà été ivres. Les ados apprennent au collège et au lycée les effets de l’alcool et les risques d’une consommation excessive. Ils constatent aussi chez eux ou autour d’eux que des adultes maussades, en colère, sont plus cool après une bière ou un whisky. Il n’est donc pas étonnant qu’eux-mêmes utilisent l’alcool pour faire baisser la pression, pour se désinhiber, pour faire la fête. Cette pratique est très forte et je la trouve inquiétante. Que nos ados aient tant besoin de boire pour se détendre, pour être plus à l’aise dans la relation à l’autre, veut dire qu’ils ne vont pas si bien que ça au fond.

Leur redire qu’on pense que l’alcool n’est pas bon pour eux

  • Mais cela ne doit pas nous empêcher d’en parler avec eux. Cela fait partie de notre rôle, éducatif et protecteur, de leur dire que l’alcool ce n’est pas pour eux, parce qu’il est difficile d’en maîtriser les effets, parce qu’un excès d’alcool arrive très vite et qu’ils peuvent avoir à le regretter, parce qu’ils seront malades, qu’ils ne se souviendront plus de leur conduite ou qu’ils en auront honte. Nous ne pouvons pas revanche leur faire croire que le bon exemple vient des adultes, qui eux, ne l’utilisent pas pour se relaxer ou pour être plus gais ! Les ados savent ce qu’il en est. Nombre d’adultes pensent d’ailleurs comme eux, qu’il n’y a pas de repas réussi, pas de fêtes réussies, sans alcool.

Leur apprendre à s’organiser et à anticiper

  • Plutôt que de fermer les yeux, apprenons-leur à s’organiser et à anticiper pour ne pas prendre de risque en conduisant s’ils ont plus de dix-huit ans, et pour ne pas en faire prendre aux autres. Cela n’empêchera pas celui qui veut expérimenter « ça » de se mettre mal, voire d’atterrir aux urgences le vendredi ou le samedi soir. Notre discours doit avoir pour objectif qu’ils apprivoisent l’alcool, c’est-à-dire qu’ils ne se laissent pas tomber dedans, et qu’ils ne l’utilisent pas pour soigner des malaises, des soucis.  Comme le font certains ados et… certains adultes.

  • Pour le cannabis, comme pour l’alcool, le comportement des ados dépend donc de nombreux facteurs : nos comportements à nous, leur tempérament, les rencontres, etc. Il peut y avoir des expérimentations à petite dose, à moyenne ou à grosse dose, mais il n’y a pas de passage obligé à l’adolescence.»

  • Pour en savoir plus : consulter le site www.jeunes-alcool.info-services.fr. En cas de problème avec un ado : 0  980 980 930, numéro ouvert de 8 h à 2h appel non surtaxé.

www.jeunes-alcool.info-services.fr

 

Le 27 janvier 2014
Propos recueillis par Odile Amblard
Photo : Minerva Studio-Thinkstock

Pour aller plus loin

A lire

• Les ados expliqués à leurs parents, de Marie Rose Moro, pédopsychiatre et responsable de la Maison des ados à Paris. Un livre, riche de nombreux témoignages d’adolescents, qui permet aux parents de comprendre ce qu’éprouvent les ados lors de cette période de grand chamboulement. Par cette compréhension, Marie Rose Moro amène les parents à trouver la bonne distance avec leur ado, et à mieux tenir leur rôle -difficile- de parent.

Repères statistiques

• En 2005, l’expérimentation d’alcool est déclarée par un peu plus de 9 jeunes de 17 ans sur 10. L’usage régulier concerne 12,0 % des jeunes et l’usage quotidien, 1 %.

• Les garçons s’avèrent plus souvent consommateurs que les filles.

• Près de 6 jeunes sur 10 déclarent avoir déjà été ivres au cours de leur vie, près d’1 sur 2 au cours des douze derniers mois, et près d’1 sur 10 au moins dix fois au cours de cette même période.

• L’âge moyen lors de la première ivresse est 15,1 ans, les garçons restant légèrement plus précoces que les filles.

Source : enquête Escapad 2005 menée lors de la journée d’appel à la préparation de la défense l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.

www.ofdt.fr

 

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