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En famille

Qu’est-ce que le microcrédit ?

En donnant accès aux plus pauvres à des biens essentiels (nutrition, eau potable, énergie, santé, éducation, communication…), des prêts d’argent minuscules peuvent-ils changer le monde ? Réponse dans ce reportage réalisé au Mali pour le magazine Phosphore. Extrait.

 

Qu’est-ce qu’un crédit ?

La banque met une certaine somme d’argent à disposition d’une famille ; en échange, la banque récupère cette somme sous la forme de remboursements mensuels adaptés aux salaires de la famille, augmentés d’intérêts. Par exemple, si la banque prête 10 000 euros à 4,5 %, au final, la famille devra rembourser 10 450 euros.

Qu’est-ce qu’un microcrédit ?

Les sommes prêtées sont très faibles : 88 euros en moyenne pour l’institut Soro Yiriwaso, auquel appartient Aminata. À Bamako, Miselini, un autre institut où nous nous sommes rendus, prête en moyenne 190 euros. Un montant faible, pour que les sommes à rembourser le soient aussi. La population visée, ce sont les pauvres.

Est-il disponible partout ?

Non. “On ne prête pas sur l’ensemble du territoire, explique Adama Camara, le directeur de Soro Yiriwaso. Par exemple, pour les prêts agricoles, on a regardé les statistiques météo des cinquante dernières années, les quantités minimales d’eau qui sont tombées. On ne prête pas pour l’agriculture à Ségou car, certaines années, il ne pleut pas assez. C’est trop risqué. Mais à Sikasso, il y a assez de pluies pour que toutes les cultures arrivent à maturation, alors on y va.”

Peut-on faire confiance à tous les instituts de prêt ?

Ibrahim Balla Camara, directeur de l’Association professionnelle des institutions de la microfinance du Mali, le dit lui-même : “Quand ils sont de petite taille, la viabilité des instituts de prêt est menacée. Il y a de vrais dangers : la concurrence, le resserrement des crédits, l’arrêt des subventions. Les établissements doivent se coordonner en réseau pour atteindre une taille plus importante, ou ils disparaîtront.”

Ainsi, au Mali, l’institut Jemeni a annoncé sa faillite. En cause, des détournements de fonds. Les 50 000 clients paniquent car, en même temps qu’ils remboursaient leur crédit, ils devaient placer une petite somme en épargne. Impossible à retirer pour l’instant…

D’où vient l’argent ?

“Pour avoir des fonds à distribuer, nous allons nous endetter au­près des banques, avec un taux de 8 à 9 %”, rapporte Adama Camara, le directeur de Soro Yiriwaso. L’argent peut venir aussi en partie de sites comme Babyloan ou Kiva, qui proposent à des internautes comme nous de prêter de l’argent. Les instituts de microcrédit es­pèrent enfin que les pauvres vont épargner chez eux.

“Aujourd’hui, l’épargne se fait à travers le bétail, les vaches, les chèvres, les mou­tons. Les familles peuvent les vendre à tout moment pour avoir des liquidités. Et en attendant, elles font fructifier leur bien en ayant du lait ou des petits. Nous aimerions les convaincre de bâtir un plan d’épargne. Cela nous permettrait d’être plus indépendants des banques, d’avoir une réserve d’argent à prêter à d’autres.”

Les instituts de microcrédit sont-ils des ONG ?

“Nous ne sommes pas des œuvres caritatives ! Nous faisons de la finance, lance Ibrahim Balla Camara. Nous ne nous occupons pas des indigents, mais des pauvres actifs. Nous pouvons faciliter la vie de ceux qui ont des projets, leur permettre de prendre des em­prunts pour les engrais, la semence, les charrues, mais il faut que le projet, les idées, le travail viennent d’eux.”

Que se passe-t-il si quelqu’un ne peut pas rembourser ?

C’est rare. Le taux de remboursement est de 99 % pour les prêts agricoles, de 96 % pour les prêts liés à un commerce. “La difficulté majeure, c’est la maladie. Il faut alors que les membres du groupe soient solidaires et paient pendant ce temps, explique Boubacar Diakite, de l’institut Miselini. Sinon, l’emprunteuse a toujours un garant moral, un fils, un frère. On se tourne vers lui. On fait un peu d’intimidation et, en général, ça marche. Ou on passe par pertes et profits, mais on ne veut pas trop que ça se sache, pour que personne n’en profite.”

 

Le 26 mars 2010 Phosphore - David Groison

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