Pipi au lit : comment réagir et aider votre enfant s’il souffre d’énurésie nocturne ?

Il arrive encore à votre enfant de faire pipi au lit la nuit. Quelle attitude adopter face à ces “accidents” à répétition ? Comment l’aider à vivre cette situation pénible, parfois handicapante, tout particulièrement lorsqu’il ne dort pas chez lui (copains, colonies…) ? Nos conseils.

 

Punir ne sert à rien !

Faire pipi au lit n'est pas une provocation de la part d'un enfant. “Qu'il s'agisse d'un problème physiologique ou psychologique, il ne le fait pas exprès, insiste la psychologue Marion Haza. Cela ne sert donc à rien de le gronder ou de le sanctionner.”

A 7 ou 8 ans, faire pipi au lit devient vite un handicap relationnel, quand on veut aller dormir chez un copain ou partir en colonie. L'enfant sait que ce n'est pas “normal”, plus il est grand, plus il éprouve de honte vis-à-vis de ses copains ou de culpabilité vis-à-vis de ses parents. Inutile d'en rajouter !

“Certains enfants vont avoir tendance à s'isoler, à se replier sur eux-mêmes ou à se dévaloriser, remarque Marion Haza. Les enfants ne se font pas de cadeaux entre eux, les moqueries peuvent être violentes, y compris entre frères et sœurs.” Aux parents d'expliquer clairement que l'énurésie est un problème qui peut arriver à n'importe qui.

Pipi au lit ? Dédramatisez !

Parler, mettre des mots sur le problème, expliquer, c'est essentiel. D'abord pour dédramatiser. “Il faut dire à l'enfant que ça arrive et que ça passe, conseille Marion Haza. On ne connaît pas d'adultes qui continuent à faire pipi au lit toute leur vie !”

En discutant avec l'enfant, on peut essayer de se souvenir quand cela a commencé pour trouver ce qui a pu le perturber émotionnellement. Mais on ne focalise pas non plus sur le problème : le “pipi au lit” ne devient pas le seul sujet de conversation ! Et si l'on sent que l'enfant est réticent à en parler, on peut consulter un pédopsychiatre qui aidera à repérer les liens.

En attendant, à la maison, on peut proposer des astuces à l'enfant : ne pas boire le soir, aller une dernière fois aux toilettes après l'histoire du soir, juste avant de dormir. Autant de rituels à installer et qui peuvent aider.

Responsabiliser votre enfant

“Il ne faut surtout pas laisser l'enfant s'isoler, souligne Marion Haza. C'est important qu'il continue à avoir des activités sociales, qu'il aille en classe de neige, en colonie, comme les autres.” On prévient discrètement les adultes qui l'accompagnent, c'est tout.

Quand l'enfant est grand, on peut lui proposer de changer lui-même son lit et de mettre ses affaires au linge sale. “Pas comme une punition, au contraire ! commente Marion Haza. C'est lui permettre d'être actif pour améliorer le problème.”

Ne plus faire peser ce souci sur les parents en les réveillant la nuit, peut apaiser l'enfant. Cela lui permet aussi de préserver son intimité ! Il suffit de déposer dans un coin de son placard, draps et pyjama de rechange. Gérer la situation tout seul peut au final amener l'enfant à grandir.

 

Le 10 septembre 2010 Sophie Coucharrière, Astrapi du 1er octobre 2010

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