Quelques conseils pour mieux vivre l’âge ingrat de votre enfant…

Pas si facile de voir changer votre enfant… Quelle est la position à adopter face à ces années de puberté qui sont synonymes de nombreux chamboulements ? Jean-Philippe Raynaud, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent, au CHU de Toulouse, nous donne quelques conseils.

 

L’opposition aux valeurs parentales

Les nouvelles pulsions accompagnent ces transformations avec un intérêt très poussé pour l'autre. La curiosité et le désir d'expérimenter par soi-même deviennent plus forts. C'est le début d'une opposition avec les valeurs parentales.

Opposition qui est saine si elle ne conduit pas l'ado à se mettre en danger dans des conduites à risque. Mais il n'est pas au bout de ses contradictions. “À cette période, il revendique une autonomie, mais a encore besoin de ses parents, il s'intéresse au monde, mais le fuit en même temps.”

Quel est le rôle des parents ?

C'est une étape très délicate qui ne met à l'aise aucun parent. En ce qui concerne la sexualité de votre ado, “les parents sont rarement les mieux placés pour en parler ! Je leur conseille plutôt de parler de vie amoureuse, de sentiments et d'émotions plutôt que de sexe.”

Dites-leur, sans insister, que vous êtes à leur disposition pour en discuter s'ils le veulent. Donnez-leur les moyens de rencontrer d'autres adultes avec qui ils pourront parler de façon plus neutre, comme au planning familial ou avec le médecin de famille. Faites traîner des magazines ou des livres qui en parlent bien.

On ne se dit pas tout

Le plus important est de ne pas faire de confusion entre les générations. Chacun doit garder un petit jardin secret, une intimité. “Il ne faut pas essayer de faire copain-copain, ni chercher à tout se dire.”

Évitez de vous promener nu ou d'exposer un peu trop votre propre vie affective. Face à un préado qui n'est pas encore très à l'aise avec son corps, mieux vaut le rassurer en lui répétant qu'on l'aime toujours tel qu'il est. “Le rôle des parents est plus que jamais de représenter l'autorité et d'être protecteurs.”

 

Le 27 août 2009 Jean-Philippe Raynaud, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent, propos recueillis par Léa Vilmer

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